Nombre de koryu sont uniquement basée sur le kata. Notre école, influencée par la culture de la fin de l’époque Edo et une volonté de « tester/valider » ses principes, incorpore aussi de la pratique semi-libre en armure. C’est une étape qui arrive après plusieurs années d’acquisition du premier niveau de pratique et qui permet de mettre en oeuvre un corps qui se meut déjà selon les principes de l’école.
J’apprécie toujours de pouvoir lire d’autres regards sur notre école et particulièrement les articles du blog Budo Chronicle. La traduction qui suit est celle d’un post de Dean Sutter suite au retour de son professeur en Nouvelle-Zélande après le stage annuel Chuden au Hombu dojo.
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Bienvenue pour mon 100ième post !
L’un des reproches fait aux koryu bujutsu est que les techniques sont éloignées du temps où elles ont été créées. Elles sont soit anachroniques aujourd’hui soit elles ont perdu de leur « mordant » et sont maintenant pratiquées comme une forme de danse. C’est peut-être vrai pour certaines koryu mais pas toutes et certaines pas le TSYR.
Aux hauts niveaux d’entrainement, les élèves de TSYR mettent en oeuvre des applications libres de la technique avec pleine opposition. Ce style d’entrainement avec montée en puissance nécessite des mesures de sécurité. Les élèves enfilent différentes parties d’armure pour protéger la tête, les mains et le corps. La plupart portent des versions de l’armure de kendo mais des gants Lacrosse, des gants de naginata ou d’autres protections de mains peuvent être employées. Un fukuro shinai est utilisé à la place du bokken (des lamelles de bambou enveloppées dans du cuir)
Sensei Takamura pensait que les principes au coeur de l’art devait continuellement être challengés dans le contexte et les hypothèses sur lesquels se reposent l’art. Les entraînements « libres » est un moyen de le faire.
Mon professeur, Chris, est récemment revenu d’un stage instructeur au Colorado (USA). Pendant ce stage il reçut l’instruction des techniques en a portant une armure. Lorsque les kata formels étaient enseignés, il expérimental a aussi l’entrainement libre et à des à bleus pour le prouver. Il a eu l’opportunité d’essayer les premiers kata que nous apprenons dans l’école mais en sachant que son adversaire l’attaquerait avec plus de vitesse et de puissance qu’à la normale.
Chris nota deux choses. Premièrement le ma-ai (la distance de combat) change. Sans hésitation à frapper vite, les gens réduisent la distance rapidement. Cependant, hésiter peut vous faire toucher même si vous êtes l’attaquant. Donc les deux adversaires travaillent plus près de la « limite ». Le vieux dicton des samouraïs disant que vous vaincrez un tiers des rencontres vient tout de suite à l’esprit. Vous pouvez toucher l’autre gars en premier et gagner. Vous et l’autre gars pouvez vous toucher au même instant (mort mutuelle), ou l’autre gars peut vous avoir. Donc vous n’avez qu’une chance sur 3 de gagner. C’est peu.
La deuxième chose que Chris nota est que les kata tels qu’ils sont pratiqués au niveau débutant changent légèrement. Ils se fluidifient (ou les mouvements deviennent plus courts) et le timing des mouvements peuvent changer. C’est ce changement qui explique pourquoi les versions omote sont enseignées telles qu’elles le sont. Elles enseignent les principes clés et les mouvements du corps. Avec la vitesse, ces principes et habitudes corporelles restent vrais. Chris pouvait répéter les kata omote dans les kata plus avancés qui lui étaient enseignés.
La pratique freestyle amène vraiment à un autre niveau. On peut varier le timing de l’attaque, se tourner autour, crier, attaquer rapidement, faire des tentatives d’attaque, feinter, tout ce qui peut marcher. La clé de cet entraînement est de le conserver dans le cadre de quelques paramètres pour s’assurer que les principes restent intacts. Autrement cela se transformera juste en bagarre.
C’était super de voir Chris si passionné par son entraînement et son enthousiasme était contagieux. Je suis sûr qu’il a eu quelques révélations sur les kumitachi du niveau Shoden et cela se verra dans les prochaines semaines d’entraînement.
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