Lors du dernier stage en Allemagne nous avons pu admirer quelques photos du tournage du film « Les 7 samouraïs » que possédait Takamura sensei. Ces photos lui furent offertes par Yoshio Sugino, chorégraphe pour les combats de ce film. Yoshio Sugino fut un maître renommé d’arts martiaux, tout d’abord judoka il se tourna ensuite vers le Katori shinto ryu. Il pratiqua aussi l’aikido et possédait une licence de Yoshin ryu. Le texte qui suit est la première partie d’une traduction de l’article « The Last Swordsman: The Yoshio Sugino Story » paru dans le numéro 110 d’Aikidojournal (1996). Il est à noter que Sugino sensei nous a quitté en juin 1998 à l’âge de 94 ans.
Cette première partie se concentre sur les débuts de Yoshio Sugino.

- Parmi des photos appartenant à Takamura sensei, des photos du tournage des 7 samouraïs
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« The Last Swordsman: The Yoshio Sugino Story »
par Tsukasa Matsuzaki. Original: http://www.aikidojournal.com/article.php?articleID=3
Avec l’aimable autorisation de Stanley Pranin pour la traduction sur ce site.

- Sugino sensei
Yoshio Sugino, épéiste de Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu, est respecté dans le monde entier comme l’un des vétérans dans le monde du kobujutsu japonais (arts martiaux classiques). Né en 1904, sa vie a évolué en parallèle du développement du Japon moderne, et pendant ce temps, il a eu la chance de connaître et d’étudier avec de nombreux maîtres légendaires de ce siècle.
Il a également conseillé martialement les films historiques japonais les plus populaires, y compris le film d’Akira Kurosawa « Les Sept Samouraïs », ajoutant dynamisme et réalité à des scènes chorégraphiques mal posées et stylisées. Il est également apparu fréquemment dans les médias en tant que représentant du milieu du kobujutsu japonais. De telle sorte qu’il a beaucoup contribué à l’introduction des merveilleux aspects des arts martiaux japonais auprès du public. Mais en dépit des énormes services rendus par Sugino au monde du budo, les informations sur lui sont limitées à des interviews fragmentées et des articles de vulgarisation qui ne permettent pas d’établir un portrait réaliste de l’homme lui-même, de ses origines et de son histoire. Dans cette série je reviens sur la vie de Sugino Sensei et les chemins qu’il a pris, tout en présentant en cours de route quelques-unes des réflexions sur le bujutsu qu’il a développées au cours de ses 92 années.
En Novembre 1995 Yoshio Sugino remarqua soudainement une sensation bizarre dans son bras gauche pendant la lecture d’un livre à son domicile de Kawasaki, un sentiment qui lui a fait dire que quelque chose n’allait pas. Le bras avait perdu toute sensation et son coude, son poignet et ses doigts étaient devenus inertes comme une poupée. Comme si la chair n’était plus la sienne, il ne pouvait plus du tout exercer de force dans le bras. Les yeux fixés sur son bras inutile, il a été choqué de voir que sur toute la longueur de celui-ci, à partir de la partie supérieure du bras jusqu’à l’arrière de la main et même la paume, il avait tourné à une nuance de blanc cadavérique. Il ne savait que trop bien que sa condition physique n’était pas des meilleures. L’été précédent, il était tombé à son domicile et s’était cogné la tête, les médecins lui avaient ordonné de renoncer à son cher entraînement de budo. Et maintenant ça! « Peut-être que ce sont les nerfs », pensait-il. « Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas avec les nerfs. »
(suite…)
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