Voici un rapide article pour vous signaler le projet de Peter Boylan, le blogueur du site budo bum. Après de nombreux articles écrits sur les arts martiaux anciens et modernes, Peter s’est décidé à éditer une anthologie de ses articles. Ayant régulièrement traduit ses écrits sur mon site, je ne pouvais évidemment pas passer cette bonne nouvelle sous silence (une liste de mes traductions : https://surlespasdemars.wordpress.com/?s=boylan) :
« Le Budo est plus que des techniques ». Nous entendons des choses comme ça tout le temps. Ensuite, nous revenons à la pratique des techniques et des katas. Si le budo est plus que les techniques et les katas, quand est-ce que nous obtenons l’autre partie ? Tout ces choses à propos de la stratégie, la tactique, l’éthique et tout le reste ? Pour moi, la réponse est en lisant.
Les gens écrivent sur le budo depuis plusieurs milliers d’années avant que quelqu’un ai commencé à l’appeler « budo ». Quelques grandes idées de grands penseurs et écrivains ont ouvert le chemin que nous appelons budo, et cela vaut vraiment le temps de lire une partie de ce que je qualifierais de textes fondateurs, et ce que les gens en pensent maintenant.
Le rôle d’uke – celui qui reçoit la technique, en pratique celui aussi qui attaque, est majeur dans la progression de tori. Cela est particulièrement vrai dans le kata traditionnel japonais où uketachi (l’uke au sabre) est idéalement le plus avancé des deux pratiquants afin de gérer le rythme et la puissance des attaques. Le rôle de uketachi est primordial pour la progression de shitachi, son attaque conditionnant l’applicabilité de la technique et des principes du kata.
Voici la traduction d’un article de Peter Boylan du blog « The budo bum » qui traite de ce rôle difficile d’uke, à la fois agresseur dans le kata et élément indispensable à la progression.
La pratique de samedi fut très bonne, mais elle ne fut pas du tout ce que j’avais prévu. Nous avons commencé conformément au plan, travaillant les kihon de jodo. Cependant, à mi-chemin, nous avons viré vers un territoire dangereux. Nous avons commencé par explorer quelques principes de base. Un des nouveaux élèves du dojo a un background d’aïkido et de kenpo, et il a posé de bonnes questions à propos du ma’ai, de l’intention et de l’origine. Les réponses ne furent clairement pas du tout ce qu’il avait prévu, et nous pouvions presque voir de la vapeur sortant de ses oreilles alors qu’il travaillait à intégrer ces nouvelles idées. Il se retrouva à devoir réviser sa compréhension de choses qu’il pensait comprendre. Un bon dojo est un endroit dangereux pour les notions et idées préconçues et chèrement entretenues. Cela peut être carrément brutal envers les concepts et idées qui ne sont pas construits sur des fondations solides. Un bon dojo peut vous faire questionner qui et ce que vous êtes. Un bon dojo ne se contente pas d’enseigner des techniques de combats. Un bon dojo vous fera vous introspecter et vous aidera à vous dépouiller des auto-illusions et des compréhensions simplistes.
C’est une question qui revient souvent lorsque je parle avec des pratiquants : au fond quelle différence de pratique trouve-t-on entre une école de budo ou une koryu (ancienne école) ? Voici un court article d’Aikido Faq où l’auteur donne son avis sur les différences historiques entre koryu et gendai budo, de plus j’ai ajouté quelques liens supplémentaires autour des koryu en fin d’article afin de donner des échos supplémentaires sur les koryu.
Auparavant, j’ai écrit au sujet de la structure et de l’espace. Étroitement liés et entrelacés avec l’espace est le timing. Le timing est l’ingrédient subtil qui donne l’impression que la structure et la gestion du ma’ai fonctionnent comme par magie. Si vous avez une bonne structure et un bon contrôle de l’espace, vous êtes bon et vous pouvez être très efficace. Pour être très bon, vous devez maîtriser le timing…
Le timing est ce qui rend cette incroyable technique du Shinkage Ryu et d’autres styles où tachi coupe à travers l’épée qui attaque et dans la tête de l’adversaire tout en déviant l’épée de l’adversaire de la cible vers un endroit inefficace. Trop tôt et l’adversaire esquive et contre-attaque tout simplement. Trop tard et l’épée de l’adversaire coupe droit à travers vous. Il y a une fenêtre d’une fraction de seconde dans laquelle cela marche. La même chose est vraie du coup d’arrêt dans le Shinto Muso Ryu. Trop tôt et l’adversaire esquive facilement. Trop tard et la coupe va atteindre votre bras avant votre attaque n’ai eu aucun effet.
La coup d’arrêt est à 00:16
Toute une série de techniques qui nécessite un timing parfait au judo est le balayage de pied comme de ashi harai. Une fois fait correctement, uke ne remarque même pas la technique. Ils notent juste que le plancher disparaît sous leurs pieds, puis réapparaît entre leurs omoplates.
Suite à son post sur le fait de s’entrainer durement, Peter Boylan a écrit un deuxième article pour expliciter la manière d’arriver à s’entrainer progressivement avec plus d’intensité. Cet article centré autour de la maxime « rapide est lent et lent est rapide« , aborde aussi le rôle des anciens (élèves avancés / sempai) dans la qualité de l’entrainement réalisé. Un sujet très intéressant qui fait écho au questionnement de comment s’entrainer pour progresser à tout niveau.
Quand il s’agit d’entrainement, rapide est lent et lent est rapide.
Dans mon dernier post, jeparlais d’erreurs que les gensfontdans la pratique, et il sembleque j’ai donnél’impression que jepense quel’entrainement dur est toujours mauvais. Après avoir reluce que j’ai écrit, je peux voir comment cela est arrivé. J’ai passé la plupartde l’article à parler desproblèmes de l’entrainementdur, et seulement quelques lignes – queje répèteci-dessous –sur la façon des’entraîner durcorrectement.
Il n’y a pas un élément essentiel unique dans les bons budo. Il y a un certain nombre d’éléments qui constituent les fondements communs de tout bon budo, que ce soit à mains nues, avec de petites armes, des épées, des lances et des naginata ou même du kyubado. J’ai écrit sur la structure dans un précédent post. Un autre principe essentiel est ma’ai 间 合, souvent traduit par la distance (au sens intervalle). Ce principe semble simple, et s’avère être extrêmement complexe et subtil.
Au niveau le plus fondamental, l’intervalle est la distance entre vous et votre adversaire. C’est le niveau le plus élémentaire. Après cela se complique rapidement. Ma’ai 间 合 est le terme japonais, et bien qu’il se réfère à la distance, il implique également la bonne distance ou la distance correcte. Le problème et la complexité viennent du fait que la bonne distance est différente à chaque rencontre.