Pour les adeptes d’arts martiaux, les koryu possèdent souvent une aura particulière. Mélange d’un contexte anachronique et d’une discrétion toute volontaire, ces écoles paraissent secrètes, quasi élitistes. A l’opposé du spectre, pour le débutant qui découvre encore le monde du budo, les koryu sont méconnus, parfois observés avec étonnement, cherchant à comprendre leur but dans une société moderne et largement pacifiée.
Deux profils radicalement différents et qui peuvent influencer la manière dont la relation école – nouvel élève se crée.
Dans ce long article, je me suis permis de traduire – avec sa permission – le post de Peter Boylan sur l’intensité nécessaire dans les koryu. Je pense que c’est quelque chose que nous partageons tous dans les koryu, bien que son expression au quotidien peut différer de ce qu’en imagine les pratiquants de budo. C’est un élément essentiel à la transmission des ryuha. Bonne lecture.
Je songe à ajouter une ligne à mon profil Linkedin : constructeur de dojo de campagne. En me déplaçant en Normandie, je savais que je ne résisterais que peu de temps avant de construire (littéralement) un nouveau dojo. Les premiers sacs de ciment sont vides, une nouvelle aventure commence.
Takemikazuchi-no-mikoto, patron des arts martiaux japonais
Le Shindo yoshin ryu reprend dès cette rentrée à Osny sous l’impulsion de deux instructeurs de notre école : sensei Daniele Valli et sensei Anthony Gilson. Vous pouvez donc découvrir et approfondir la pratique d’une véritable école classique japonaise tous les vendredi soir et samedi matin.
Même si nous pratiquons sans interruption et accueillons des élèves toute l’année, le milieu sportif et culturel est habitué à l’année scolaire. Nos cours reprennent donc officiellement dès début septembre en Normandie.
En observant la propension de certains pratiquants à aller à tous les stages de groupements peu connus (avec des titres qui impressionnent, et des grades qui brillent, hanshi, shihan, 7, 8e dan… de « Jujutsu » par exemple) et à peine voire faussement apparenté à leur pratique, je me remémorais une conversation avec l’un de mes sempais.
Le Takamura ha Shindo Yoshin ryu s’agrandit en France et j’ai, aujourd’hui, l’honneur de compter Anthony Gilson comme nouvel instructeur et dépositaire d’une licence Kirigami Shoden.
S’il ne fallait retenir qu’un trait de personnalité nécessaire aux étudiants d’arts martiaux, ce serait Nyunanshin, l’esprit souple et flexible. Retirons tout de suite tout contresens moderne : il n’est en rien une acceptation de tout sur un même niveau ou sur un pseudo égalitarisme démocratique (la réflexion moderne du « il faut garder l’esprit ouvert »). Nyunanshin est l’esprit souple et flexible : surmonter son expérience antérieure et ses idées préconçues, et accepter de recevoir.
Régulièrement, des projets sortent de la communauté martiale pour en faire la promotion : revues, sites, chaines ou vidéos. Il est bien plus rare qu’un projet concerne les anciennes traditions. Lorsque des arts modernes animent les média dans une lutte contre les dernières créations du sport martial (comme le mma), rare est de trouver un projet visant à transmettre les traditions anciennes pour ce qu’elles sont (ni de la self-defense, ni un sport).