
Morihiro Saito (à gauche) et Stanley Pranin (à droite)
le 7 mars 2017 s’est éteint Stanley Pranin. Chercheur inlassable sur l’Histoire de l’aikido et de ses influences c’est une perte inestimable pour le monde de l’Aikido.
Dans le monde martial où la tradition orale et son folklore prévaut souvent sur la réalité, il créa en 1974 le journal Aikinews avant de s’installer au Japon en 1977. Il interviewa de nombreux professeurs donnant une palette de couleur plus nuancée de l’Histoire de l’aikido. Chercheur et historien dans l’âme, il mit à jour de nombreux documents détenus dans des cercles restreints: vidéo et livres (comme « budo ») qui permirent d’apporter un peu plus de lumière sur la diffusion de l’aikido et sur ses relations avec son ancêtre le Daito ryu.
Il fit tout ce travail de recherche et de diffusion à une époque où internet n’existait pas. Et si internet finalement prit l’ampleur que l’on lui connait, relayant de nombreuses pratiques par des plateformes comme youtube, c’est encore lui qui poursuivit ce besoin de diffusion de faits historiques sur l’Aikido : aikidojournal passe en ligne en 2000 après 26 ans de publication papier d’aikinews ! Quelle serait aujourd’hui la connaissance des aikidoka sur leur ancêtre le Daito-ryu sans son travail alors que l’Histoire officielle des débuts niait quasiment ce lien ? A notre époque où les faits tendent à suffoquer derrière les « alternative facts », il permettait d’en apprendre plus sur l’Histoire de cet art, sa génèse et sa diffusion ainsi que sur les professeurs ou personnes y ayant contribué.
En dehors des articles, des échanges à distance ou des vidéos, Stanley Pranin fut aussi pour moi un élément indirect de ma formation. Lorsque dans les années 80 Patricia Guerri se rend au Japon munie de son 2e Dan pour découvrir l’Aikido dans son pays natal, c’est Stanley Pranin qu’elle contacte. Elle lui demande l’adresse d’un grand professeur et Stanley l’introduît auprès de maître Saito (9e Dan). Ce fut le début de son apprentissage en tant qu’uchi-deshi à Iwama et, bien plus tard, je suivis son enseignement – par bien des aspects grâce à Mr Pranin.
Né en 1945, Stanley Pranin faisait partie d’une génération qui poursuivit le travail des premiers pionniers occidentaux. Aujourd’hui ils s’en vont rapidement : historiens, techniciens, professeurs… C’est à notre génération et aux suivantes d’apprendre rapidement de ces aînés et de reprendre le flambeau.
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