L’interne (arts martiaux internes, puissance interne, force interne…) a le vent en poupe ces dernières années. On rencontre de plus en plus souvent le terme « interne » (peut-être que son cousin « structure » vous parle-t-il plus ?) en Aikido, peut-être par un écart entre les capacités de son fondateur (Morihei Ueshiba) et ce que nous connaissons comme l’Aikido aujourd’hui. Quelque chose a-t-il été perdu en route ? Si oui, peut-on le retrouver et comment ?
Pour aborder ce sujet, je vous propose la (longue) traduction d’un essai très documenté d’Ellis Amdur, auteur des livres Traditions martiales (en français), « Dueling with O-sensei: Grappling with the Myth of the Warrior Sage » et « Hidden in Plain Sight: Tracing the Roots of Ueshiba Morihei’s Power ».
Une étude de l’Aikido dans le cadre de l’entrainement interne (révisé).
Par Ellis Amdur.
Article original : http://members.aikidojournal.com/public/a-consideration-of-aikido-practice-within-the-context-of-internal-training-by-ellis-amdur-2/, avec les permissions de Stanley Pranin et Ellis Amdur pour la traduction.
« Un entrainement de haut niveau nécessite des gens de haut niveau, et des compétences de haut niveau ne seront acquises que par une petite élite »
Cet essai a déjà été publié : à l’origine , dans une forme un peu différente , sur Aikido Journal et dans sa forme actuelle sur AikiWeb.
Note de l’auteur : Je ne suis pas un aïkidoka. J’ai officiellement quitté le dojo Kuwamori en 1978. Mais avant cela, je me suis entraîné bien plus de 7500 heures dans l’ art – sur le tapis, sous la tutelle de quelques-uns des meilleurs professeurs d’aïkido vivants. Je dois énormément à l’aïkido, car il m’a conduit à un certain nombre d’autres choses, et en raison de son caractère particulier, je n’ai jamais cessé de penser à lui, écrit à ce sujet, et, paradoxalement, travailler dessus. Au fil des ans, certains dojos m’ont invité à enseigner des stages, croyant que ce que j’ai appris dans l’aïkido, renforcé par une étude plus approfondie dans divers arts au cours des 35 dernières années, me laisse avec quelque chose à offrir.
Je suis d’avis qu’aucun art martial n’est meilleur qu’un autre, mais pas pour les raisons que certains pourraient penser. Certains arts martiaux sont clairement, incontestablement, meilleurs pour les combats, au moins dans certains contextes, et certains arts martiaux sont beaucoup plus adaptables quand ils sont appliqués dans un contexte différent. Chaque art martial est bon pour ce qu’il a été prévu, et tout ce pourquoi il est bon est ce pourquoi il a été fait. Considérez ceci: dans le japon d’avant-guerre, les joueurs professionnels de sumo étaient, en moyenne, probablement les plus difficiles, les plus redoutables combattants à mains nues. Pendant la seconde guerre mondiale, ils étaient principalement utilisés comme animaux de trait, comme des ânes ou d’autres bêtes, pour transporter des objets lourds le haut des collines. (suite…)