Ce court article est une présentation synthétique de l’école dont je suis instructeur : le Takamura ha Shindo Yoshin ryu. Il permettra de donner un aperçu de ce qui y est pratiqué sans rentrer dans les détails historiques.
Le Takamura ha Shindo yoshin ryu est l’école Shindo yoshin ryu transmise dans la lignée Ohbata/Takamura. Elle est fondée en 1864 au Japon, à la fin de l’ère féodale des samouraïs, et parvient jusqu’à nous par une transmission de maître à élève continue. Le représentant actuel est sensei Threadgill qui supervise le hombu dojo (dojo central) au Colorado.
L’école est un sogo bujutsu : un art militaire complet. Il intègre ainsi des techniques à mains nues, des techniques au sabre, du dégainage, l’utilisation du couteau et d’autres armes typiques des samouraïs (sabre court, corde, petite masse, aiguille à cheveux, …).
La pratique à mains nues recouvre les dégagements sur saisie, travail du déséquilibre, projections, clés, atémis et étranglements, mais aussi désarmement du sabre ou du couteau. Le tout est pratiqué dans des kata à 2 partenaires. Des séries supplémentaires se travaillent en solo pour développer une posture correcte et une utilisation efficace des différents muscles du corps (ce travail a pour but de développer la force interne).
La pratique aux armes est très variée : kata de sabre à 2, dégainage depuis différentes positions, contres sur tentative de saisie…
Toutes ces techniques, qu’elles emploient une arme ou pas, reposent sur les mêmes principes transverses à l’école et chaque technique est un prisme qui permet de mieux appréhender le principe.
Le curriculum est divisé en 3 niveaux : shoden, chuden, joden, chacun sanctionné par un diplôme d’enseignement. A titre d’exemple, le premier niveau, shoden, contient environ 84 kata. La totalité de l’école regroupe 305 kata.
L’école Takamura ha Shindo Yoshin ryu met particulièrement l’accent sur l’utilisation du déséquilibre en maintenant une posture verticale utilisant le moins de muscles non nécessaires. Seule l’utilisation correcte du corps permet par la suite de développer une puissance qui ne repose pas sur la force brute et une capacité à défaire l’adversaire sans que ce dernier comprenne pourquoi.
Comme la plupart des vieilles écoles japonaises, il n’y a ni de compétition, ni de grade (ceinture noire, dan…), uniquement des licences d’enseignement et un lien maître-élève auquel s’ajoute la relation classique sempai/kohai (ancien/nouveau). L’entrainement (keiko) a pour but de faire progresser chacun en élevant progressivement le niveau de difficulté.
Enfin, dans une école japonaise, la transmission ne se limite pas à la technique mais aussi au reigi (comportement / étiquette), au savoir et aux traditions de l’école.
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