Le dernier stage m’a, comme à son habitude, amené beaucoup de réflexions (des réponses aussi et des questionnements). Depuis que j’ai reçu ma licence d’enseignement du niveau Shoden, j’apprends les kata du niveau Chuden, essaie de pratiquer ceux du niveau Shoden au niveau Chuden (intensité, vitesse, version ura…) et bien sûr j’enseigne les kata du niveau Shoden à mes élèves.
Tout cela représente un nombre important d’enchaînements, environ une centaine pour la partie shoden et plus de cent cinquante pour le chuden. C’est déjà en soi une épreuve de mémorisation ! Et tout cela serait voué à l’échec sans progressivité et cohérence. Passés les premiers pas, l’apprentissage des bases et des principes au coeur de l’école, on retrouve les mêmes gestes et principes dans les différents mouvements. Que l’on change d’arme ou que l’on soit à mains nues on retrouve la même logique, des déplacements et mouvements identiques, somme toute une même façon d’utiliser son corps et une stratégie cohérente.
Il ne s’agit pas de kata strictement identiques à mains nues et armes, sans compréhension des différences de distances ou d’utilisation de l’arme, mais de micro-séquences tout à fait similaires et de principes transversaux à toute l’école. Certains mouvements sont identiques que je tienne un couteau, un tetsubo ou que j’utilise juste ma main. Et c’est pour moi à cela que l’on voit qu’une école s’appuie sur un curriculum technique réfléchi et cohérent et non un agglomérat de techniques disparates venant de différentes écoles.
Avec l’intégration dès le niveau Shoden des bases et des principes profonds de l’école, l’élève sait se tenir debout, se mouvoir selon les principes de l’école et agir sur son partenaire. Ensuite au niveau Chuden il me semble rencontrer à ce jour un contexte beaucoup plus exploratoire avec un aspect semi-freestyle (je sais qu’en écrivant cela mes lecteurs s’imagineront beaucoup de choses : on parle ici de tester le kata dans son contexte en augmentant l’intensité et la résistance).
Il y a toujours un long chemin à parcourir – apprendre tous ces kata chuden, améliorer leur exécution ainsi que ceux du niveau shoden, et être un jour capable de transmettre tous ces kata mais aussi revoir sa propre compréhension des techniques par l’enseignement. Ce voyage est un ravissement continu, année après année. La suite du chemin mérite bien tous les efforts faits lors de ces « premiers pas » et ceux que nous fournirons encore.
Ganbatte Kudasai !
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