Pas réaliste ! Qui n’a pas entendu cette remarque sur le supposé réalisme d’une technique ? Les arts et sports martiaux semblent parfois se cristalliser entre deux extrêmes: soit les techniques complexes, flashy, nécessitant le corps d’un quasi gymnaste, soit les styles qui se veulent durs, parfois pratiqués dans une cage où deux pratiquants se défient dans un cadre codifié.
Quid des arts qui mettent en avant la recherche du déséquilibre au contact ? L’aikido, les arts dits internes, le jujutsu classique (pas les ersatz modernes), etc… Sont-ils tous voués à n’être que des méthodes modernes de bien-être, des budo pratiqués uniquement pour la dimension quasi-spirituelle ou éducatrice, ou encore des danses sclérosées sentant déjà le formol ou la poussière des musées ?
On voit souvent deux types de trajectoires chez les pratiquants: ceux qui ont commencé par des arts très percutants ou durs et qui avec l’âge ou les douleurs du corps se dirigent vers des arts dits plus doux, ou de jeunes gens plein d’idéaux martiaux qui débutent une discipline comme l’aikido mais faute d’y trouver un écho à leur idée du combat se tourneront finalement vers le krav maga ou le mma.
Récemment, Ellis Amdur a publié sur son blog un article de Bill Fettes. Bill Fettes comme il lui dit lui même, a pratiqué l’Aikido, plusieurs styles de taijiquan, le xingyiquan, le baguazhang et le shaolinquan en ce qui concerne les arts mains nues. Des arts que beaucoup considéreraient comme inefficaces « dans la rue » (ce terme semble parfois être le paroxysme de la réussite martiale…).
Il a intégré la police en Australie à l’âge de 47 ans et y a travaillé jusqu’à ses 67 ans en 2017. Et dans cet article il expose des situations où il a appliqué les principes des arts appris pour gérer des personnes plus puissantes et plus jeunes que lui dans des situations de conflit réel (et sans règle).
Parfois la description textuelle n’est pas facile pour se donner une idée de la situation, heureusement Bill Fettes a reproduit en photo quelques séquences de ces techniques. Et devinez quoi ? La plupart de ces techniques, pour ne pas dire toute, commence par une mise en déséquilibre.
Bonne lecture :
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