Lorsque je cherchais un nom pour mon dojo, j’avais dans l’idée d’exprimer une qualité intrinsèque à la pratique sur le long terme. Il devait exprimer un peu de ce qu’il m’avait été nécessaire dans mon parcours et qui avait abouti à l’ouverture du dojo.
Ainsi j’ai finalement choisi Tesshinkan dont je disais en présentation du dojo :
Tesshin 鉄心, est composé des kanji : 鉄, le fer et 心, coeur/esprit. Il signifie en japonais « volonté de fer ». Tesshin, la volonté de fer, est le reflet d’une passion qui nécessite un esprit déterminé et un engagement continu dans le temps.
C’est un engagement qui n’attend pas de récompense immédiate, ni grade, ni médaille, mais issu d’une volonté d’apprendre une tradition martiale et de la transmettre d’une génération à l’autre.
Un esprit déterminé est indispensable à la réalisation d’une coupe au sabre. L’escrimeur doit être convaincu de sa réussite, dans son esprit il ne peut attaquer et fuir en même temps. Plus proche de notre quotidien, il faut pouvoir garder son cap et venir au dojo malgré les contraintes extérieures. Cela ne signifie pas devenir un être asocial mais créer les conditions pour intégrer pleinement notre pratique dans notre quotidien et ainsi pouvoir s’entraîner aussi souvent que possible.
Cette « volonté de fer » doit être associée à la persévérance. Il ne suffit de vouloir et d’être déterminé, car les échecs sont toujours nombreux et il nous faut apprendre de ces derniers pour progresser. La frustration fait partie inhérente à la pratique martiale : nous n’arrivons pas à reproduire tel geste, avoir tel timing, produire tel effet… Au départ. Et même lorsque nous y arrivons, ce n’est pas assez bien, entendre par là diverses possibilités: rapide, précis, fluide… etc. D’autres facteurs se grefferont à nos difficultés d’apprentissage comme la vieillesse ou les blessures. Pourtant nous devons passer outre ce sentiment de frustration (certains l’acceptent, d’autres s’appuient sur son rejet), rester serein et ré-essayer : persévérer.
Les progrès viendront avec le temps, la pratique consciente et l’application dans la répétition (oui le temps seul ne suffit pas…). Souvent nous ne les verrons pas nous-même mais ce qui était au départ difficile deviendra plus facile, et s’ouvrira sur une nouvelle difficulté. Nous sommes un peu à l’image du sculpteur qui dégrossit la forme puis affine son oeuvre, si ce n’est que notre support est vivant, changeant et très complexe.
七転び八起き, Nana korobi ya oki, « tombe 7 fois, lève-toi 8 fois »

Estampe par Ishikawa Kazumitsu
A small but important post, in my opinion. When I look around at my fellow martial artists that have been at it for a long time I see quietly stubborn people that keep turning up and attmepting to improve themselves. No matter what is going on in their lives, no matter if it is raining or severe heat. They keep on training.