Alors que je nettoyais et préparais le dojo pour l’entrainement privé de ce weekend, le mot « engagement » (commitment en anglais) me venait à l’esprit. C’est un des traits attendus d’une koryu.
Peut-être que beaucoup en emploierait le terme, ou du moins le sens, en voyant un de mes élèves ou moi-même remettre de l’ordre dans le shinki du kamidana, m’assurer que riz, eau, et saké soient à leur place, que le sol soit nettoyé, les armes correctement rangées… Mais je n’y pensais pas pour ces gestes quotidiens et faisant partie de la bonne marche d’un dojo traditionnel.
Je n’y pensais pas non plus par rapport au dojo lui-même. Beaucoup rêvent d’avoir leur dojo, peu le peuvent. Il est vrai qu’il faut être passionné pour avoir son propre dojo et je suis loin d’être le seul dans l’école Takamura ha shindo yoshin ryu. Le Mitake, Kenshinyokan, Murakumo, Akaishi, etc… sont tous de superbes dojo au sein de l’école. Ils permettent de pratiquer dans un contexte propice à la transmission des traditions de l’école. Mais le lieu ne doit pas en soi arrêter la pratique, il m’est arrivé de m’entraîner sans avoir un dojo adéquat et néanmoins progresser dans ma pratique.
Alors que j’apportais les dernières touches au Tesshinkan, que je réfléchissais au programme de ce weekend, aux kata que nous ferions et sur lesquels Marco Pinto nous corrigeraient et nous guideraient; j’appréciais l’engagement dont font preuve une dizaine de pratiquants à se retrouver sur 14 tatamis en période de vacances estivales, venus donner de leur temps et de leur corps pour apprendre une école de l’ère Edo et participer à son existence pour les générations futures.
[…] Engagement […]